Manger bio est-il vraiment meilleur pour la planète que manger non bio ? La réponse est oui. Car les pesticides et engrais utilisés dans les cultures conventionnelles entrainent une déforestation massive, des impacts environnementaux et des effets sur la santé humaine. De plus, la production de viande est l’une des causes de la surpopulation animale et de l’acidification des océans.
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Consommer bio réduit l’impact environnemental de votre alimentation
La production de nourriture est l’une des sources les plus importantes de pollution industrielle. Et la production de nourriture animale est l’une des plus polluantes.
- Par exemple, pour produire 1 kg de bœuf, il faut environ 15 000 litres d’eau.
- Pour produire 1 kg d’œufs, il faut environ 2 000 litres d’eau.
- Pour produire 1 kg de poisson, il faut environ 2 000 litres d’eau.
- Pour produire 1 kg de lait, il faut environ 3 300 litres d’eau.
Les cultures conventionnelles, ont besoin d’engrais et de pesticides qui sont vendus sous forme de poudre. Celle-ci est mélangée avec des solvants comme le benzène et l’essence avant d’être pulvérisée sur les cultures afin de tuer les plantes et insectes indésirables.
Tous ces produits sont malheureusement toxiques pour l’environnement. Ils polluent l’air, les sols et les eaux. En outre, ils détruisent la diversité biologique et le pouvoir nutritif des sols.
Moins de viande dans la cuisine bio
Il est inutile de revenir sur notre consommation excessive de viande, qui est un facteur de pollution et peut s’avérer néfaste pour la santé. Les élevages contribuent à la déforestation, la culture intensive de ce que l’on donne à manger à l’animal pollue la terre et l’eau, etc.
Il est donc nécessaire de manger moins de viande. Mais aussi d’en manger de meilleure qualité, et de favoriser les petits éleveurs locaux. Vous les aidez ainsi à vivre décemment. L’alimentation des animaux d’élevage est composée de :
- 40 à 50% de fourrages (paille, foin, maïs, orge, etc.)
- 10 à 15% de céréales (blé, maïs, orge, avoine)
- 25 à 30% d’engrais
Une proportion non négligeable de ces fourrages provient de l’agriculture intensive. Les céréales sont souvent cultivées en Amérique du Sud.
Les produits laitiers
Il en va de même pour les produits laitiers. La production intensive de lait est une catastrophe environnementale. Ainsi, en consommer moins et privilégier le lait bio/fermier permet d’avoir un impact moindre sur la planète.
Il existe de nombreux « laits végétaux » que l’on ne connaît pas assez. Ils qui permettent de varier un peu les apports de nutriments : lait d’amande, lait de noisette, lait d’épeautre, … pourquoi ne pas les tester ?
Il en va de même pour le poulet. Tout le monde sait qu’il y a trop de poulets dans le monde. Les élevages intensifs sont une très mauvaise nouvelle. Mais en consommer moins et privilégier des élevages plus petits, bien plus durables en termes environnementaux, permet d’éviter cette catastrophe.
Des aliments locaux et équitables
Manger bio, c’est avant tout manger local et de saison. Plutôt que l’agriculture industrielle venant de l’étranger, privilégions le bio fermier, avec des fruits et légumes frais et cultivés près de chez vous. Vous évitez ainsi le transport souvent très polluant. Aussi, il est important de privilégier les circuits courts, et de consommer des produits issus de l’agriculture biologique équitable. Cela vaut pour le café, la viande, les fruits, les légumes, les céréales…
Les petites fermes sont souvent bien plus respectueuses de l’environnement que les grandes exploitations. Elles utilisent moins de pesticides et d’engrais chimiques. Les animaux sont en liberté dans leur élevage, ce qui est plus sain.
Sachez également que l’importation de produits bio se fait souvent par bateau, dans le but de réduire l’impact environnemental de leur transport. Ce raisonnement est valable pour tous les produits et tous les secteurs. Manger local est donc sans doute une bonne chose, mais il ne faut pas en attendre des miracles.
On peut également s’interroger sur la définition du terme « local » tel qu’utilisé en France. La directive européenne sur les produits bio, qui date de 1991, indique que les produits bio seront labellisés s’ils sont issus de circuits de distribution ou de transformation de « moins de 400 km ». La France a précisé cette définition par une loi nationale, qui estime qu’un produit est bio si il est issu d’un circuit de distribution ou de transformation de moins de 150 km.
La nourriture bio utilise moins d’eau
Les fruits et légumes bio, cultivés sans pesticides ni engrais chimiques, utilisent moins d’eau que les autres. En effet, les pesticides nécessitent des tonnages d’eau pour leur fabrication. De plus, les pesticides sont souvent résistants et générent donc des résidus difficiles à éliminer.
Les fruits et légumes bio peuvent être cultivés sans engrais chimiques, bien souvent issus du pétrole. En effet, les engrais chimiques favorisent l’utilisation de pesticides et rendent ensuite très difficile leur élimination dans les circuits de l’eau potable, des égouts et du sol.
La nourriture bio nécessite moins d’énergie
Pour produire du maïs, du soja et autres céréales, il faut énormément d’énergie. Celle-ci provient :
- des pesticides qui nécessitent la combustion de fossiles,
- des engrais chimiques qui nécessitent la combustion de fossiles,
- et des machines et des tracteurs qui nécessitent l’utilisation d’essence.
Le bio peut être aussi une source d’énergie pour nos déplacements. Les biocarburants peuvent être utilisés dans nos voitures. Cela permet de réduire la consommation de pétrole et donc le dérèglement climatique.
L’impact environnemental de l’industrie agroalimentaire
Il est important. Les émissions de gaz à effet de serre sont particulièrement élevées avec un impact final par producteur environ 6 fois supérieur à celui d’une agriculture biologique.
Les productions animales entraînent des consommations énergétiques importantes avec un impact final par producteur deux fois supérieur à celui de l’agriculture biologique. L’élevage est la principale source de bilan carbone négatif ou nul (pâturage, prairies permanentes, bio). La réduction des émissions de gaz à effet de serre est la clé du développement de l’agriculture biologique.
Les productions végétales (céréales, oléagineux, légumineuses, fruits et légumes) ont un impact final par producteur supérieur à celui d’une agriculture biologique. Ces productions sont la source majeure des émissions de gaz à effet de serre dans l’agriculture. L’amélioration des performances énergétiques (pesticides, engrais…), l’utilisation de l’énergie et les réseaux d’échange énergétique sont la clé de l’amélioration de la performance énergétique dans l’agriculture biologique.
Les productions céréalières, oléagineuses, légumineuses et fruits et légumes concentrent plus de 70% des émissions de gaz à effet de serre. L’analyse du cycle de vie fait apparaître que le bilan carbone est négatif ou nul en agriculture biologique pour les productions végétales (céréales, oléagineux, légumineuses, fruits et légumes).
Les pesticides, les OGM
Avec les aliments bio, aucun engrais de synthèse, aucun OGM, aucun pesticides ne finissent dans votre assiette. Inutile de dire à quel point la culture biologique, qui n’utilise rien de tout cela, est bénéfique pour la terre. Elle lui laisse le temps de se renouveler, sans polluer ni le sol, ni les nappes phréatiques et rivières.
Inutile non plus de dire à quel point manger bio est bénéfique pour vous-mêmes, car les aliments bio soignent et renforcent votre système immunitaire. Ils sont donc un précieux allié dans la lutte contre toutes les maladies. Pour ceux qui n’ont pas encore fait le pas pour la santé de leurs enfants, il y a aussi le problème des OGM (organismes génétiquement modifiés). Aujourd’hui, ces aliments transgéniques sont partout,
Être en meilleure santé protège la planète
Les produits biologiques sont souvent sains pour la santé. Cultivés sans pesticides, les fruits et légumes n’en contiennent donc pas les résidus, également appelés résidus organophosphorés (ROP). Ils restent dans les aliments et surtout dans les poussières qui peuvent être inhalées par les personnes. Les produits chimiques utilisés dans la production alimentaire peuvent avoir un impact sur la santé humaine. Mais il est difficile de savoir avec certitude s’ils sont bons ou mauvais pour notre santé.
Pour autant, il n’est pas nécessaire d’avoir la tête dans le guidon pour comprendre que ces produits chimiques, parfois interdits dans l’UE, ne sont pas bons pour la planète et qu’ils devraient être évités. Le problème réside dans le fait que les OGM présents dans les aliments non-bio sont difficilement détectables. En effet, certains produits peuvent être bio, mais contenir des traces d’OGM.
Alors, si vous voulez réellement protéger la planète, votre santé est aussi en jeu. De plus en plus d’études semblent démontrer qu’une cuisine de qualité favorise une bonne santé. Et être en bonne santé, c’est éviter de prendre des médicaments qui se révèlent parfois très polluants.
Il est préférable de consommer avant tout des « alicaments » (aliments-médicaments… savez-vous que le brocoli protège la santé ?) et viennent ensuite les médicaments quand ils deviennent nécessaires.
Le gâchis alimentaire
À lui seul, il représente une perte de 1,3 milliard d’euros pour le consommateur qui ne consomme pas ces fruits et légumes gaspillés. De plus, si ces mêmes fruits et légumes étaient consommés par les plus pauvres, ils pourraient résoudre non seulement le problème de la faim, mais aussi celui de la pauvreté : « Le fait qu’il y ait des personnes qui soient très pauvres alors que nous avons assez pour tout le monde est un problème économique » dit Jean Ziegler, ancien Haut-commissaire aux droits de l’homme des Nations unies.
Pourquoi le bio revient-il finalement moins cher ?
Parce que vous cuisinez différement. Petit à petit, vous apprenez à changer vos habitudes alimentaires pour protéger la planète et votre santé. Et vous découvrez ainsi une nouvelle façon de vous nourrir.
Conclusion
En cuisinant bio, vous préservez la planète. Mais si une personne mange bio « classique » (avec de la viande tous les jours), son impact sur la planète est certes moindre, mais reste quand-même élevé.